Le lundi 4 septembre 1820, l’officier de surveillance rapporte que : « J’ai vu [Napoléon] ce matin dans le pavillon chinois qu’il est en train de faire construire. Je revenais des écuries lorsqu’ [il] m’a regardé avec son longue-vue et est resté au même endroit pendant que je passais près de lui ».*
De ces longues et lugubres journées d’hiver, Louis Marchand nous relate : « On avait apporté de Paris un très beau service de porcelaine de Sèvres pour l’usage de l’Empereur, chaque douzaine était enfermée dans des caisses de maroquin doublées en peau, un magnifique cabaret de vingt-quatre tasses et les accessoires également enfermés dans un écrin semblable, et deux vases sortant de la même manufacture. L’Empereur ne s’en servait que pour faire des cadeaux. Chaque pièce représentait des vues de champ de bataille, ou de grandes villes. Les regardant un jour avec le comte de Montholon, l’Empereur s’arrêta à l’une d’elles qui représentait la ville d’Ajaccio au moment où la frégate la Muiron, ayant le général Bonaparte à son bord, jetait l’ancre dans le port, à son arrivée d’Égypte : «Tenez, Montholon, voilà ma maison, lui dit-il, je suis persuadé que cette barque, auprès de la frégate, est celle de ma nourrice ; la pauvre femme fut une des premières à venir me voir. La ville était sous l’influence de quelques meneurs qui furent bien déconcertés de mon arrivée, le désaccord régnait, la municipalité accusait le parlement ; celui-ci, les magistrats ; chacun cependant voulait revoir ce fameux Napoléon! la population entière bordait le rivage, la garnison, d’un mouvement spontané, s’était mise sous les armes et formait la haie jusqu’à ma maison. »
Napoléon 2021
2021 Année Napoléon